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 Par où passeront les cinq futurs trambus de Rennes ? Télégramme 6/05/22

        
Trois des cinq lignes de trambus prévues devraient passer par la place de la République, dans le cœur de Rennes. (Archive Le Télégramme)

EXCLUSIF. Le Mensuel de Rennes s’est procuré les tracés, issus des discussions avec les maires concernés, des cinq futures lignes de trambus de la métropole.

Tout comme la ligne a, sa grande sœur, le nouveau métro n’ira pas au-delà de la rocade. À la place, des « trambus » relieront Rennes intra-muros à sa première couronne, d’ici 2030.

Leur tracé - que nous nous sommes procuré — fait encore l’objet de divers fignolages et doit être soumis à la concertation cet automne avec les habitants. 

Mais, déjà, les grandes lignes se précisent. Et recèlent de grosses surprises, comme le Mensuel de Rennes le révèle en exclusivité dans son numéro de mai, à paraître ce vendredi. Ils sont assez loin de ce qui avait été imaginé en 2019, lors de la première étude de la Métropole consacrée à ce nouveau mode de transport

Transports à Rennes : quelles communes seront desservies par les futures lignes de trambus ? ouest-france 15/12/2021

Plus rapides à déployer et moins onéreuses, elles ont été privilégiées à l’extension des lignes de métro, au-delà de la rocade, pour relier les principales communes de la métropole à Rennes. En cours de finalisation, ces lignes de trambus devraient être dévoilées en mars 2022.

Un trambus, qu’est-ce que c’est ?

Pas de rails ni de câbles aériens, un trambus est un bus rapide électrique à haut niveau de services, « de grand confort, circulant sur des voies réservées qui permettent de s’affranchir de la circulation et offrent une garantie en termes de régularité », précise un rapport remis aux élus de Rennes métropole fin 2019.

Le terme « trambus » fait référence à une forme de tramway sur roues, qui se rapproche en effet de la forme et de la longueur du tramway du Mans ou de Nantes. Ceux de Rennes devraient relier les extrémités des lignes de métro aux principales communes de la première couronne de la métropole.

Quelle est la différence avec les bus Chronostar ?

Contrairement aux bus rennais Chronostar (qui eux aussi circulent en partie sur des voies spécifiques), le trambus est plus qualitatif qu’un bus « classique ». Quelques lignes de trambus existent déjà en France. Une au Mans, pour compléter les deux lignes de tramway existantes et relier la gare à la commune d’Allonnes en 20 minutes ; ou dans la communauté d’agglomération du Pays basque depuis deux ans. Les usagers y bénéficient de services comme de prises pour recharger leur téléphone ou de wifi, mais aussi d’un important cadencement.

Pourquoi ce projet ?

C’est en prévision de la hausse de fréquentation du métro, du fait de l’ouverture d’une deuxième ligne en 2022, et pour répondre à l’augmentation de la population (plus 5 000 habitants par an dans la métropole), que les élus ont acté, en 2019, la réalisation de lignes de trambus.

Les lignes de métro se limitant à l’intra-rocade rennaise (ou en sortant très légèrement, pour la future ligne B), les trambus en relieront les extrémités aux principales communes de la métropole. L’objectif est double : réduire les temps de trajets entre ces dernières et Rennes, mais aussi inciter les automobilistes à laisser leur véhicule sur un parking relais en amont de la rocade, pour réduire les bouchons.

Pourquoi n’avoir pas plutôt rallongé les lignes de métro ?

Trois modes de transport ont été comparés, selon les secteurs : prolongement du métro, création d’un tramway, trambus, et même… téléphérique. Le tramway n’a pas été retenu par les élus en 2019 car « les longueurs de lignes étaient trop modestes pour réinvestir dans un tel système ».

Exit aussi l’extension du métro, trop coûteuse et surtout extrêmement longue à mettre en œuvre (largement plus d’une décennie). C’est donc l’option trambus qui a été jugée « la plus pertinente » par Rennes métropole, « en termes de qualité́ de desserte, de coût d’investissement et délais de réalisation (entre 7 à 9 ans) », pour améliorer l’offre de transports au-delà de la rocade.

Combien de lignes de trambus sont à l’étude ?

À l’origine, « seulement » trois lignes depuis les terminus des lignes de métro jusqu’à Bruz, Chantepie et Thorigné-Fouillard, étaient envisagées. Rien vers le nord-ouest, « l’absence de continuité urbaine n’étant pas compatible avec une extension d’un mode lourd en site propre », estimait Rennes métropole, qui n’avait alors « pas intégré ce secteur dans ces premières études d’opportunité ».

Mais depuis, l’assemblée métropolitaine a été renouvelée et le Plan de déplacements urbains (PDU), devant « organiser » ceux des 500 000 habitants attendus dans la métropole en 2030, a été voté en 2020. De trois lignes, ce sont donc finalement cinq qui sont à l’étude depuis un an, dont une ligne traversant Rennes d’est en ouest, entre Cesson-Sévigné et la route de Lorient, très embouteillée.

Quels tracés sont envisagés ?

Depuis un an, les élus de chaque commune sont amenés à étudier plusieurs options pour chaque tracé. Si certaines lignes comme celle en direction du nord-est, jusqu’à Thorigné, semblent aller de soi, d’autres propositions, notamment à Bruz, posent question.

Ligne Cesson – Via Silva – Thorigné-Fouillard (nord-est)

Elle est l’une des lignes étudiées qui fait le moins débat, assure le maire de Thorigné, Gaël Lefeuvre. Son tracé de 5 km suivrait ainsi celui présenté lors de l’étude initiale de Rennes métropole, présentée fin 2019. À savoir : Via Silva, l’avenue d’Argentré, passage par l’échangeur de la rocade puis rue des Vignes, rue Beaumanoir et terminus, rue Nationale. « Nous avons réaménagé le centre-bourg il y a vingt-cinq ans, donc des travaux pour le passage du trambus se justifieraient sans trop de problèmes », estime Gaël Lefeuvre.

Ligne Saint-Jacques – Gaîté – Bruz (sud-ouest)

Il faut actuellement compter 40 minutes en bus (contre 30 en voiture) pour rejoindre la gare de Rennes depuis le centre de Bruz. Cette ligne de trambus devrait remplacer la ligne Chronostar C7, qui doit ouvrir avec la ligne B du métro. Longue de 6 à 7 km, elle partirait de Saint-Jacques Gaîté, avant de desservir le quartier de Morinais, l’aéroport, le campus de Ker Lann. Et quel en sera le terminus : va-t-elle pousser jusqu’au quartier de Mons-Rouadière ou s’arrêter à la gare ? Voire passer par la gare avant de rejoindre le centre ?

Cette dernière option, alors que le trambus impose de créer une double voie en « site propre » (sur des voies dédiées), poserait questions. Où le faire passer dans ce cœur historique de la commune qui vient d’être entièrement rénové après d’importants travaux ? Le maire, Philippe Salmon, reconnaît que « différentes propositions sont à l’étude ». Avec des départs « toutes les cinq minutes, on pourra prendre le bus vers Rennes sans regarder les horaires. On ne gagnera pas forcément en temps de transport, mais sur la fréquence des trajets ».

Ligne La Poterie – Chantepie – Poterie (sud-est)… et Chantepie – Rennes centre ?

Le trambus remplacerait l’actuelle ligne de bus C1 depuis les quartiers est de Chantepie (Rives du Blosne) et le centre-bourg, mais pourrait aller jusqu’au centre et la gare de Rennes, en empruntant la rue de Châteaugiron. Un tracé « à l’étude » confirme Rennes métropole, qui permettrait un gain de temps entre Chantepie et le centre de Rennes. Il ne desservirait alors plus le terminus de la ligne de métro A à la Poterie.

C’est l’actuelle ligne de bus 13, dont le tracé serait conservé entre Chantepie et la Poterie (2,7 km), qui assurerait ce trajet. Mais avec un « niveau de service amélioré qui en ferait presque un trambus, grâce à la circulation en site propre », rappelle le maire, Gilles Dreuslin, qui a présenté le projet aux Cantepiens en octobre.

Ligne Rennes – Saint-Grégoire (nord-ouest)

Et si la ligne de trambus Chantepie – centre de Rennes s’étirait jusqu’à Saint-Grégoire, offrant une diagonale entre le sud-est et le nord-ouest de Rennes ? De quoi être complémentaire de la future ligne B du métro, qui trace en effet une diagonale inversée, allant du sud-ouest (Saint-Jacques) au nord-est (Cesson-Sévigné). C’est l’une des options sur la table, avec le tracé de la ligne de trambus Rennes – Saint-Grégoire. S’il est peu probable qu’elle aille quelques kilomètres plus au nord, comme l’aurait initialement aimé le maire, Pierre Breteau, « une autre ligne accélérée » pourrait relier Saint-Grégoire à Montgermont.

Et côté de Rennes, où passerait-elle ? Probablement plus en centre-ville que vers le terminus de la ligne de métro A, à Kennedy (Villejean). « On ne sait pas encore si le trajet serait direct ou s’il y aurait une rupture, rapporte Pierre Breteau, mais ce tracé nous va plutôt bien. Ce travail [avec la métropole rennaise »] est coopératif et se fait en bonne intelligence », estime-t-il. Ce qui ferait donc quatre lignes de trambus, et non cinq.

Ligne Cesson-Sévigné – route de Lorient (est-ouest)

Non prévue dans la version initiale de l’étude, cette ligne partirait de la zone de la Rigourdière (centre commercial Carrefour, Gulli parc…) pour rejoindre la route de Lorient, et pourrait passer par les quais / avenues Aristide-Briand et Sergent-Maginot (où circulent déjà les lignes Chronostar). Soit une dizaine de kilomètres. Voire plus, si la ligne était étirée jusqu’à Vezin-le-Coquet, voire Le Rheu… Toutes ces options, encore sur la table, devraient être dévoilées en mars 2022.